Texte et photos : Anne Préfontaine
Il faut mal connaître Chantal, notre organisatrice, pour croire que nous ferions de la rando pépère dans les White du New Hampshire. Je peux vous dire que de beaux défis nous attendaient.
Les défis du jour 1
Nous n’avions vraiment pas planifié le premier, soit de trouver un dépanneur afin d’y acheter de l’eau car la couleur de celle du camping s’apparentait à celle de l’orangeade et son goût à celui du fer. En bon chef, Chantal guidait le convoi tout en rigolant du fait qu’elle avait monté en grade étant responsable de la navigation en l’absence de Mathieu.
On viraillait déjà depuis quelques minutes à la recherche d’un petit commerce lorsqu’on a pensé à faire le plein des gourdes dans un hôtel du coin. Fiers de notre ingéniosité, nous avons repris la route en direction du point de départ de la rando.
Quelques minutes plus tard les quatre voitures aboutissaient dans un cul de sac. Nous faisions déjà face à un nouveau défi. Après une étude détaillée de la carte, des pourparlers serrés et un changement de chef de file, Chantal ayant jeté l’éponge, nous repartions confiants. Notre exubérance fut de courte durée puisqu’on s’arrêtait quelques instants plus tard pour une deuxième réunion en bord de route. C’était de toute beauté d’observer ces Aventuriers navigateurs étudier la carte posée sur le capot d’un véhicule, baguettes en l’air pointant dans une direction puis dans l’autre. Finalement, nous avons de nouveau fait demi-tour et notre convoi s’est déplacé sans encombre jusqu’au stationnement recherché. C’était tellement drôle de nous voir. On aurait dit que nous étions tout droit sortis d’un film comique.
Après ce départ pour le moins distrayant, nous étions tous les 13 fébriles de partir à la découverte des sentiers menant à North Tripyramid. Même la cadette âgée de 2 ans, installée royalement dans son porte-Nelly, une extension du dos de papa Pierre-Luc, chantonnait «Allez papa! Allez papa!», impatience de commencer cette rando d’environ 18 km avec un dénivelé de 850 mètres.
Les premiers kilomètres se sont fait tout en douceur. C’est après avoir traversé une rivière et commencé à grimper la piste North Slide que les choses se sont corsées puisqu’on doit gravir des parois rocheuses et qu’une fois engagé il est risqué de rebrousser chemin si un vilain vertige nous envahit. Même Nelly et ses parents ont atteint le sommet. Mais ça, c’est une autre histoire! Mais, entre vous et moi, ce sont des champions de randonnée en famille. C’est beau de les voir.
Certains membres du groupe ont grimpé ces parois qui montent comme dans la face d’un singe les doigts dans le nez, tandis que d’autres ont repoussé leurs limites et fait face au vertige éprouvé. Dans ces moments plus difficiles c’est l’aide et l’encouragement offerts par les compagnons qui permettent de relever les défis et d’atteindre de nouveaux sommets.
Pause repas en milieu de montée pour reprendre son souffle et admirer le panorama.
Ah non, pas encore de la grimpe!
Voilà un aperçu des parois rocheuses que nous avons grimpées.
Et puis au retour, des sentiers enneigés et glacés. La totale quoi!
Les défis du jour 2
Le lendemain on se l’ai joué facile car le sentier menant à Sandwich Dome, notre destination, partait directement du camping. Le soleil était encore au rendez-vous et tout le monde était en forme pour une petite rando de 14 km.
Ça n’a pas pris de temps que le sentier nous a servi un nouveau défi sous forme de rivière à traverser. Comme il se doit, deux trois gazelles ont sauté d’une roche a l’autre pour atteindre, les pieds bien secs, l’autre rive. Bon…ils ont dû s’armer de patience le temps que le reste de la gang les rejoignent.
Pierre-Luc indique le chemin à Nelly.
Petite blessure, grands soins.
Pour tout vous dire, nous offrions, encore une fois, de belles situations comiques.
D’un coté, Pierre-Luc cherchait un endroit sécuritaire pour traverser princesse Nelly, tandis qu’Annie tentait de trouver un passage de l’autre coté.
Entre temps, l’un se disait incapable de traverser, l’autre l’encourageait, un malin se déchaussait, un malheureux détrempait ses bottes, quelques personnes recommandaient un passage plus sécuritaire.
Pendant tout ce branle-bas de combat un autre groupe de randonneurs arrivait augmentant la confusion. En traversant l’un deux perdait un bâton qu’une de nos gazelles récupérait.
Dans un autre coin, Pierre-Luc tentait de coacher Annie. Bien vite une équipe le secondait afin d’encourager sa belle qui, juste à ce moment, perdait un bâton dans la rivière. N’écoutant que son courage, Pierre-Luc, toujours accompagné de sa princesse, le récupérait en un tour de main.
Ouf! Encore une situation tordante.
Finalement, c’est encore l’entraide entre les membres du groupe qui est venue à bout de cette rivière. Yes! Nous l’avions vaincue!
Le reste de la rando a été plus calme puisque le sentier se contentait de nous faire grimper de façon soutenue dans une forêt toute en couleurs aux odeurs printanières. C’était déjà pas mal, mais l’arrivée au sommet Jennings avec sa vue sur la vallée a fait grimper le niveau de plaisir.
Après le repas, certains hédonistes ont décidé de profiter de la chaleur des rayons du soleil en y prolongeant la sieste tandis que d’autres, plus vaillants, poursuivaient l’ascension jusqu’à Sandwich Dome.
De retour au camping, la saucette dans la rivière frette, la bière et les chips, question de rééquilibrer les fluides, furent un pur délassement.
Ne restait plus qu’à partager un bon repas communautaire suivi d’un feu de camp et de riches partages pour terminer en beauté ces deux journées de randonnée, de belles rencontres et de défis relevés.
Très beau texte Anne! Tu as vraiment une belle plume. J’ai presque eu l’impression d’y être. J’imagine tellement bien toutes ces situations 🙂
merci
luci