Texte et photos : Jacques Girouard
J’ai décidé de faire une série d’articles qui récapitulent mes voyages/expés de 2017. Voici le récit des deux premiers. Pour commencer, j’ai acheté une dizaine de livres sur le ski et la randonnée dans la région de Banff. Voyez-vous, j’aime mieux le papier que l’Internet. Je suppose que c’est l’âge.
Voyage à Banff.
Le premier voyage débute à la mi-janvier: Deux semaines à Banff pour y faire du ski hors-piste pas trop difficile (hors des zones d’avalanche) avec en moyenne 10 à 20 km par sortie. Tous les jours, nous étions de retour au condo que j’avais loué à Banff vers 16h00. Que voulez-vous, le besoin de confort doit aussi venir avec l’âge.
Les sorties se faisaient généralement sur des sentiers multi-usages (raquette, ski et marche) non tracés. Cette année, il y avait peu de neige dans la région de Banff mais beaucoup dans les régions du Lac Louise et de Kootenay. On a eu droit à une petite tombée de neige presque à tous les soirs ce qui a donné de très bonnes conditions. Nous étions muni de skis hors-piste avec anti recul (écailles), plus des demi-peaux (kick) et des bottes SNS Back Country. En fait, le même équipement qu’on utilise ici sur les pistes des Laurentides comme sur la Catherine ou la Maple Leaf.
Voici un résumé des sorties que nous avons faites :
Dans la région de Banff: La route abandonnée menant au sommet du mont Sulphur. Les pistes Sundance Canyon et Sunshine Village qui empruntent les pistes de ski alpin. Puis, le mont Castle et sa descente vraiment sportive, pour ne pas dire olé olé!
Près de Kootenay, à environ 40 minutes d’auto de Banff: La piste Chickadee qui a définitivement été notre préférée de par ses belles conditions de neige et ses magnifiques paysages (la piste est encaissée entre deux flancs de montagne). Sans oublier Boom Lake, Ross Lake et finalement Stanley glacier qui mène au pied du glacier Stanley.
Finalement, exploration des environs du lac Louise à plus ou moins 50 minutes de Banff. Il y avait énormément de neige et peu de monde avait emprunté les pistes. On a skié Paradise Creek, le Lac Moraine et, le plus beau; La plaine des six glaciers, jusque à la maison de thé (fermée en hiver), avec une vue magnifique sur le lac, le château et les six glaciers.
C’était un très beau voyage sans trop de difficultés. Je peux dire que ça vaut le déplacement et je prévois déjà y retourner afin de découvrir d’autres sentiers qui méritent d’être explorés.
Expé dans les Chic-Chocs.
Deuxième voyage à la mi-février: Les Chic-Chocs. Un classique revisité tous les deux ans.
Les trois premiers jours on fait des va et vient à partir d’un chalet loué au Mont Albert. On a débuté avec le mont Blanche Lamontagne dont le retour est une magnifique descente dans la poudreuse. Ensuite, nous avons skié sur le mont Olivine (réservé à la raquette, en principe). Le troisième jour on est parti en ski pour le refuge des mines Madeleine où nous devions passer trois nuits. La première sortie s’est faite vers le sommet du mont Jacques Cartier. Le temps changeait constamment et nous avons eu droit au soleil, à de la neige, au vent et au brouillard. Mais tout ça a créé un éclairage féerique et surréaliste.
De retour au refuge, la tempête s’est levée et nous y a cloués toute la journée du lendemain. Le surlendemain (troisième jour), nous devions quitter les mines en direction de l’accueil. Malgré les efforts des plus hardis d’entre nous, nous n’avons réussi qu’à ouvrir 600 m tant il y avait de la neige et que la visibilité était nulle. Nous avons donc dû passer un jour de plus sans avoir de nouvelles de notre transport de bagages.
Au quatrième jour nous avons décidé de quitter – coute que coute. On calculait que dans le pire des cas, on pourrait ouvrir les 12 km qui nous séparaient de l’accueil en une dizaine d’heures. On était 11 personnes à partir du refuge. Les premiers à ouvrir sont partis à 6h00, les autres ont suivi par vague de trois skieurs, à 7h00, puis à 8h00. On a emprunté une pelle au refuge pour faire les traces. À tour de rôle, on enlevait nos skis afin de pouvoir dégager environ 200 m (la distance entre deux poteaux électriques), puis on se tassait pour que la personne suivante prenne la relève. La pelle servait à dégager le premier mètre de neige folle qui nous montait jusque à la poitrine. Après 4 heures de ski, incluant les 600 m dégagés la veille, on avait réussi à faire 2,4 km de plus. Puis, oh merveille, nous avons aperçu les motoneiges du “transport des bagages” à 300 m devant nous. Pauvres gars. La journée d’avant, ils avaient essayé de nous rejoindre (avaient ouvert 7 km) et, depuis le matin, n’avaient parcouru qu’un nouveau kilomètre en 2h30. Il leur restait encore les 4 derniers km à ouvrir. À partir de là, pour nous les skieurs, la sortie s’est faite à vitesse grand V. Il était 13h00 à notre arrivée à l’accueil. À 17h30 on nous a dit que nous pouvions partir car les motoneiges n’étaient pas encore arrivées au refuge pour récupérer nos bagages. Ceux-ci nous seraient envoyés par bus la semaine suivante.
Je peux le dire, QUELLE TEMPÊTE !!! Il fallait le voir pour le croire.
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