Fin de semaine dans la poudreuse à la Montagne du Diable

Récit et photos :
Daniel Lefebvre et Francine Sylvain

Comme le veut la coutume, en février nous louons pour le club des Aventuriers un refuge à la Montagne du Diable à Ferme Neuve. Voici le récit d’une fin de semaine de ski de fond hors piste dans des conditions de neige et des paysages exceptionnels.

Cette année, la poudreuse est de retour. Deux tempêtes de neige coup sur coup en trois jours. Vendredi matin à notre arrivée au parc de la Montagne du Diable, on constate qu’il en est tombée diablement beaucoup. Il y a un bon 20 cm de poudreuse qui s’est ajoutée au 20 cm reçue le lundi. Au chalet d’accueil à 10h00 les dix aventuriers préparent leurs attirails.

Après deux kilomètres sur piste tracée, on arrive au début du réseau nordique qui grimpe sur la montagne par la piste C. Nous avons le plaisir d’ouvrir la piste dans une dizaine de cm de poudreuse sur un fond de poudreuse déjà damée par des skieurs qui ont probablement passé là le jour précédent. Les conditions de neige sont paradisiaques, une bonne adhérence pour monter sur la montagne et une bonne glisse dans les descentes.

À mesure que l’on progresse notre émerveillement grandit, surtout quand le soleil se pointe et que les branches des arbres recouvertes de neige et de glace brillent de mille feux.

Au début du sentier les hêtres dominent la canopée et, plus loin de chaque côté de la piste, les merisiers prennent le relais. La montée se fait de plus en plus abrupte, les sapins et épinettes prennent bientôt toute la place, leurs branches chargées de neige se touchent et s’entremêlent. Pour moi, l’instant est magique, me voici au sommet d’une belle montagne enneigée.

Arrivé sur la crête, que le diable nous emporte, on se dirige vers le refuge Belzébuth pour prendre des photos de la vue magnifique. S’ensuit une belle descente dans 20 cm de poudreuse. Au refuge, nous retrouvons nos bagages qui ont fait tout ce chemin en motoneige. Vive le service de transport de bagages !

Samedi matin le soleil est de la partie. Après un déjeuner gargantuesque, nous enfourchons nos skis pour aller jouer dans la montagne. Bien que la journée soit plus froide qu’hier les conditions de ski sont excellentes, nos aventuriers sont aux anges. À partir du refuge Versant Sud nous prenons la piste A qui longe la crête avec des montées et surtout des descentes assez costaudes. Les conditions de neige sont époustouflantes, une bonne vingtaine de cm de poudreuse qui ralentie notre descente et qui rend plusieurs montées laborieuses. Ã mi-chemin de la descente, 4 aventuriers prennent la direction d’un champ de neige destiné au télémark.

Moi et les autres continuons vers le bas de la montagne pour diner à la croisée de la piste D. Après le plaisir de la descente il nous reste le sport de la montée. La journée passe rapidement et on se retrouve tous réunis autour du poêle à bois à siroter quelques liquides mais surtout à rire, placoter, jouer et échanger nos meilleures histoires en attendant notre délicieux repas du soir. On a droit à un souper exceptionnel, un plat d’oie sauvage !!! Quelle chance d’avoir un chasseur parmi nous !

Dimanche, c’est le jour du retour. Encore du soleil et des arbres chargés, certains d’entre eux ont tellement de neige sur le corps que l’on ne voit plus aucune branche. Les arbres sont devenus des fantômes aux formes autant inusitées que variées. À certains endroits, les arbres ployés sous le poids de la neige se touchent et forment des tunnels féériques.

Après une heure de ski, et oui encore et encore de la poudreuse, nous arrivons au refuge du Pic de l’Aube avec vue superbe et un peu de chaleur pour la collation. Il fait trop beau pour se contenter de descendre aux voitures et certain(e)s d’entre nous décident de prolonger. On retourne diner au refuge du Ruisseau à mi-chemin. On explore ensuite un bout de la piste en direction du refuge du versant Nord ; très intéressant ! Ça nous donne envie d’aller découvrir un peu mieux ce secteur une prochaine fois.

À notre retour à l’accueil, toutes nos pensées se tournent vers la nature qui nous a enchantés toute la fin de semaine et surtout, sur la belle gang exceptionnelle avec qui on a partagé tous ces bons moments.