Texte et photos : Jacques Girouard
Lorsque j’ai lu que Fred annonçait une randonnée en ski sur sentiers balisés mais non tracés à Morin Heights le 12 janvier, j’ai immédiatement été voir les prévisions météorologiques. Ouais… à Montréal, on annonçait – 16oC avec rafales de vent apportant un refroidissement éolien de – 26oC ressenti. J’hésitais. Ma saison de ski de fond classique était bien entamée malgré l’hiver bizarre qu’on avait jusque-là, soit un froid de canard ou des températures au-dessus de 0oC avec bien souvent de la pluie. Malgré les prévisions de grand froid, j’ai décidé de m’inscrire et de profiter de cette sortie de ski nordique qui s’annonçait belle.
Finalement, nous étions cinq braves prêts à découvrir ou redécouvrir les beautés des sentiers de Morin Heights et de St-Adolphe d’Howard. Heureusement qu’on avait Fred. Il connaît les sentiers et, même s’ils changent continuellement, construction résidentielle oblige, il finit toujours par retrouver la piste, la bonne piste. Il faut le dire, certaines sections des sentiers ne sont vraiment pas bien balisées. Sans Fred, nous serions arrivés à ce que nous pensions être des culs de sac et aurions dû revenir sur nos pas. La sortie n’en aurait pas été plus courte pour autant, mais un aller-retour est toujours moins intéressant qu’une boucle. C’est ce que nous a offert Fred : une boucle de 22 km (peut-être 25 😉 !) débutant par la Corbeau et finissant sur la Swiss. Entre les deux, des sections des Renard, LSD, Castor, Laurentienne, Dutch Dash et JRJ.
Et nous partons…
Sur les sentiers dès 10h, nous débutons en montée. Sachant que la journée sera longue et demandera de l’énergie, ça permet d’éviter de terminer en descentes abruptes lorsqu’on n’a plus de jus. Les gazelles m’attendent aux intersections. Autrement, chacun ski à son rythme. Avec le froid, c’est l’idéal. Ça permet de ne pas geler par manque de vitesse, ou par excès d’effort. Plutôt que de prendre une seule longue pause pour le lunch, nous décidons d’en prendre deux ou trois courtes afin de prendre une bouchée et une gorgée de thé, puis nous reprenons les sentiers.
Lors des traversées de lacs, le vent est vraiment mordant. Certains mettent leur capuchon, d’autres se protègent le nez et les joues, ajoutent une paire de mitaines voire toutes ces options. Malgré cela, j’ai l’impression au fur et à mesure de la traversée que le vent se renforce et devient plus incisif et froid. On perd toute la chaleur accumulée dans la forêt. Une fois les lacs traversés, on se refait une réserve de chaleur. Skieurs d’expérience, nous sommes tous bien vêtus. À part quelques frissons lors des arrêts ou des traversées de lacs, personne n’a froid.
Les kilomètres s’enfilent. Malgré quelques hésitations sur la direction à prendre, nous avançons lentement mais sûrement dans notre parcours. Fred nous ramène sur la bonne voie à deux ou trois reprises. En suivant un ruisseau ou longeant le bord d’un lac ou d’une rivière, il sait où il retrouvera le sentier prévu à son itinéraire. Même si on fait des détours – à moins que ça ne soit des raccourcis – on retrouve la piste balisée!
Nous arrivons au stationnement à 17h, après avoir monté à pied la côte de la rue des Bouleaux.
La journée a été magnifique. Froide, mais WOW, quelle journée!
On peut parcourir les sentiers de Morin Heights en demeurant sur les sentiers les plus fréquentés, mais si vous voulez vraiment vous imprégner de nature, tracer les pistes des sentiers moins connus et découvrir le sens du mot plein air, faites une sortie avec Fred. Il faut être en bonne condition physique, être un solide skieur, bien vêtu et prêt à hésiter/chercher/corriger sa direction afin de vivre, plutôt qu’affronter toutes les conditions (sentiers, détours, température, longue journée).
Mon adage, c’est « Une sortie de ski avec Fred, ça vaut toujours la peine! »
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