Chers membres, en ce début de nouvelle année, souhaitons-nous longue vie en santé pour continuer à jouir de la vie, au sein du Club … et ailleurs.
Christiane Couture
Permettez-moi de profiter de l’occasion pour prendre un peu de votre temps et vous raconter une activité insolite et émouvante survenue le 21 juillet dernier. Quelques membres de la vieille époque du Club ont été invités à participer à une rencontre chez Lise Landry, dans son havre de Magog. Échange de souvenirs, d’anecdotes et de bonne bouffe était au programme bien sûr, mais nous étions surtout réunis pour un dernier adieu à une amie qui en était à ses derniers jours de vie.

Discrète et énergique, Lise a participé à de nombreuses sorties au cours des années 1990, pour de courtes et plus longues expéditions. Que ce soit en ski, en vélo ou en randonnée, elle alliait performance et efficacité. En canot solo, elle se distinguait à une certaine époque par son partenaire, son chien qui l’accompagnait plus ou moins docilement, et pour lequel elle avait acheté une tente avec portail pour lui assurer un abri la nuit.




Lise a traversé de multiples épreuves au cours de son existence. Elle n’en faisait pas un mystère, mais sans non plus s’y appesantir, modèle de courage tranquille, fait d’abnégation et de détermination, et plein d’un amour inconditionnel; que ce soit en soutenant son fils handicapé jusqu’à la fin de ses études universitaires malgré son autonomie fonctionnelle limitée, en surmontant un grave accident de vélo qui l’avait rendue inapte au travail alors qu’elle était dans la force de l’âge, ou encore en accompagnant en fin de vie son conjoint puis son fils.
Le jour où Lise nous a reçus, à l’instigation et avec le soutien de Monique Bélanger et de Jacques Chaput, elle se savait en phase terminale de cancer et avait demandé une fin de vie honorable. Fidèle à elle-même, elle a laissé ses invités faire la fête en souriant, goûtant leur présence, rappelant parfois quelques souvenirs. Ses jardins fleuris, ses œuvres d’art faits de matière recyclée, les longs tricots réalisés alors qu’elle était au chevet de son fils enroulés autour de ses arbres, sa ménagerie dont il ne restait qu’un chat et un chien, les lamas, poules et lapins ayant eu leur temps.; tout nous parlait de sa créativité, de son amour de la nature, de son humour. Son frère, qui nous avait rejoints en fin de journée, s’est étonné de la voir verser quelques larmes. Voulant lui témoigner son affection, le petit groupe entonnant L’Amitié de Françoise Hardy avait eu raison de sa réserve.

Conformément à ses souhaits, Lise Landry est décédée en août 2023, dans l’intimité de sa maison, auprès de rares personnes choisies. Repose en paix chère Lise.

Le club des Aventuriers compte plusieurs membres de longue date. Certains y sont encore très engagés. On voit leurs noms comme organisateurs de sortie, on les rencontre souvent sur les pistes ou les rivières. D’autres ont ralenti leur participation, mais n’en demeurent pas moins attachés au Club. Nul doute que les Aventuriers forment plus qu’un groupe de plein air pour retenir ainsi ses membres. Un club de gastronomie dit-on parfois, mais d’abord un tissu social tissé serré, où la chaleur humaine, l’entraide et la bonne humeur sont à l’honneur. Ces relations nouées au grand air dans un souci de sécurité et de respect environnemental constituent, sinon une famille, du moins un cocon privilégié d’amitiés où il fait bon se ressourcer.
Merci à Sylvain Fauvel, Monique Bélanger (alias Momo), Jacques Chaput et Michèle Pelletier pour les photographies et les précisions chronologiques.
Bonjour à tous,
J’aurais aimé la connaître, car à la lecture de ce récit , je comprend que la synergie entre Lise et son fan club a été très forte et bien ressentie .
Je perçois qu’elle est un exemple à suivre .
Mes très sincères sympathies à la famille et toutes les personne affectées par son histoire et son départ .
Merci Christiane pour cet article, témoignage émouvant d’une membre du club que je n’ai pas eu le plaisir de la connaitre mais qui a tissé des liens étroits avec plusieurs de notre communauté. Le récit de sa vie est émouvant, la solidarité des membres également et le dernier paragraphe de l’article nous démontre que le club est un réseau social comme le dit si bien Christiane : » tissé serré où la chaleur humaine, l’entraide et la bonne humeur sont à l’honneur. Ces relations nouées au grand air dans un souci de sécurité et de respect environnemental constituent, sinon une famille, du moins un cocon privilégié d’amitiés où il fait bon se ressourcer. » Vraiment un article qu’un maximum de membres devraient lire.
Mes sincères sympathies à la familles et tous les proches.
Vraiment un très bel article touchant, merci Christiane d’avoir si bien décrit notre amie Lise, mais aussi l’Âme des Aventuriers. Il y a comme un fil invisible qui lie l’amitié entre les membres de ce club, comme une bonne sauce à spag où tous les ingrédients sont bien dosés et qu’on veut juste en ravoir.
Ce fut un grand plaisir et un honneur d’avoir pu participé à ce dernier repas partage avec notre amie Lise, digne des Aventuriers !
Encore merci Christiane
J’ai très, très bien connu cette femme. Ce témoignage représente bien » la femme qu’elle était ». A mon humble avis, ce n’est qu’une très petite idée de la femme qu’elle était car on pourrait en écrire beaucoup plus long sur elle et aux bienfaits qu’elle a apporté aux autres.
Merci pour ce bel hommage! J’ai bien connu Lise et ce, pendant près d’une quarantaine d’années. Son fils, Dominic était mon ami d’enfance, le p’tit voisin, le complice d’aventures et de multiples mésaventures mémorables.
C’est Lise qui nous a initié au plein-air à l’âge de 14 ans en nous conduisant au Mont Glenn pour un week-end camping sauvage entre jeunes. Elle nous avait bien évidemment prêté tout son équipement, les indispensables; tente, sac à dos, gamelle etc. avant de nous laisser lousse et seul dans ce grand Mont. Un souvenir mémorable avec des anecdotes qui nous ont fait rire pendant plusieurs années.
Puis en 2020, mon ami Dominic nous a quitté suite d’un terrible cancer. Je suis allé visiter Lise à quelques reprises par la suite avec mes enfants et ma conjointe. Lise était devenue avec le temps, un membre de la famille et son fils disparu, le lien qui nous unissait. On aurait tant aimé mettre un baume sur son chagrin.
Nous adorions nous retrouver chez elle, dans son « havre de paix » si bien décrit, devant un bon feu de foyer, a placoter de tout et de rien en sa compagnie et celle de ses amis poilus.
Lise, tu nous a si bien inspiré de par ta quiétude et ta grande résilience. Tu restera gravé dans nos mémoires.
Jean-Francois, Emmanuelle, Andy et Mia xoxoxoxo