Édition février 2023
Par Daniel Lefebvre, organisateur de la sortie
Comme le veut la coutume, en février, je loue pour le club des Aventuriers un refuge sur la montagne du Diable à Ferme Neuve.
Cette année la météo semble en désaccord. Il y a eu de la pluie et après, le mercure a chuté en bas de zéro avec comme conséquence des pistes trop glacées pour faire du ski nordique en montagne. De plus, Météo Média nous annonce seulement quelques centimètres de neige, pour la nuit de jeudi à vendredi. Qu’à cela ne tienne, comme les conditions de ski sont hasardeuses sur la montagne, on décide de transférer notre réservation vers un refuge au pied de la montagne.
Vendredi matin, à notre arrivée dans le parc de la Montagne du Diable, on constate qu’il en est tombé diablement plus que prévu. Il y a un bon 15 à 20 cm de poudreuse par-dessus la croûte de neige durcie. Après s’être installés dans le refuge, Francine, Gaétan, Normand et moi partons pour explorer le secteur, les autres participants soit s’installent ou ne sont pas arrivés. Au départ de l’accueil, les pistes sont tracées mécaniquement. Les conditions de ski sont idéales: neige fraichement tombée et un mercure autour de -10 degrés.
Après deux kilomètres de pistes tracées, on arrive au début du réseau nordique qui grimpe sur la montagne par la piste C. Un autre groupe est monté avant nous, la piste est ouverte, notre fartage est excellent, nous avons une bonne adhérence pour la montée et une bonne glisse pour les rares descentes. À mesure que l’on progresse, notre émerveillement grandit surtout quand le soleil se pointe, les branches d’arbres recouvertes de neige et de glace brillant de mille feux.
Au début du sentier, les hêtres dominent la canopée. Plus loin, de chaque côté de la piste, les merisiers prennent le relais. Au milieu de la montée, un grand pic se fait entendre. Il est à quelques mètres de la piste. Alors que les grands pics sont généralement de nature farouche, celui-ci, trop occupé à chercher des insectes, reste concentré sur sa tâche. La montée se fait de plus en plus abrupte, les sapins et épinettes bientôt prennent toute la place, leurs branches chargées de neiges se touchent et s’entremêlent. Pour moi, l’instant est magique. C’est ma première sortie de ski nordique en montagne depuis mon accident. Et me voici au sommet d’une belle montagne enneigée.
Arrivés au sommet, que le diable nous emporte, on se dirige vers le refuge Belzébuth pour prendre du repos et une légère collation. On y fait la rencontre d’un autre groupe de skieurs dont deux Aventuriers de renom, Guy et Christine. S’ensuit une longue descente dans 20 centimètres de poudreuse. À l’arrivée, je sens que ma jambe blessée est plus fatiguée que l’autre; ce fut quand même une très belle journée
Samedi matin, le soleil est de la partie. Après un déjeuner gargantuesque, mes huit compagnons enfourchent leurs skis pour aller jouer toute la journée dans la montagne. Bien que la journée soit plus froide qu’hier, les conditions de ski sont excellentes et nos Aventuriers sont aux anges. Pour ma part, j’ai besoin de repos. J’ai un peu trop forcé la note hier, rien ne sert de tenter le diable; je flâne dans le refuge et après le diner, je sors en skis pour faire un petit tour sur les pistes tracées. C’est autrement plus facile qu’en ski nordique. La journée passe rapidement et on se retrouve tous réunis autour d’un bon repas.
Dimanche, le jour du seigneur à la montagne du Diable. Encore du soleil, mais du temps plus doux. Après avoir vidé le refuge, on se dirige vers le relais l’Abri du vent par un réseau de pistes nordiques sur une série de lacs. Le vent est frais, la neige collante, difficile de trouver le bon fartage. Après deux heures de ski, nous arrivons à l’Abri du vent pour l’heure du diner. Soleil aidant, le mercure grimpe encore un peu, le retour est plus laborieux, la neige de plus en plus collante ralentit notre progression. Nous apprécions quand même la beauté du paysage et profitons au maximum de ce bel après-midi.
Comme le veut la coutume, à notre retour à l’accueil, je réserve un refuge pour l’hiver prochain. Et comme le veut la coutume, je vais inscrire, encore une fois, la sortie à la montagne du Diable au calendrier du club.











Beau texte mon Daniel. Belle plume comme d’habitude. Avec tes mot on y retrouve l’atmosphère de ce coin de paradis.
Merci
Ça donne le coup de partir en ski, merci
Magnifique texte Daniel! Que de bons souvenirs de la Montagne du Diable.
Très bon article Daniel, tu me donne le goût d’y retourner moi qui l’a organisé quelques années avant que tu prennes la relève.
Le texte et les photos font front commun pour nous permettre encore d’apprécier ta poésie naturaliste mon cher Sage Aventurier Daniel !
Belle sortie qui nous fera rêver de fraîcheur durant nos canicules d’été 😉